
Les centaines de milliers de Marocains résidant en France et ailleurs ont été soulagés que la France échappe à un autre bain de sang, déjà meurtrie par des attentats abjects. Ils ont aussi éprouvé un sentiment de fierté que leur pays, le Maroc, soit à l’origine du démantèlement de la cellule terroriste qui s’apprêtait à frapper aveuglément une église française.
Avec la multiplication des coups de filet anti-terroristes, le Maroc se positionne comme le principal partenaire sécuritaire de la France. D’autres pays du vieux continent, qui ont bénéficié de la coopération marocaine dans ce domaine, ont pu éviter des massacres.
L’Allemagne, la Belgique, l’Espagne,… ont mesuré concrètement la valeur et la portée du savoir-faire marocain. La stratégie de Rabat est mondialement connue pour ses capacités d’anticipation, en démantelant les cellules bien avant qu’elles ne passent à l’acte.
Dans cette affaire, la lutte contre le terrorisme est un combat régional. La sécurité doit être renforcée dans le continent africain, particulièrement en Afrique du Nord. Tout le monde est conscient qu’il existe des couloirs incontrôlés, de la Libye jusqu’au Sahara, y compris dans les camps du Polisario, où des terroristes se promènent aisément, sous la bienveillance de certains Etats.
Or, si le Maroc est mobilisé pour venir en aide à ses partenaires sur les dossiers sécuritaires, que reçoit-il en contrepartie, particulièrement dans la résolution définitive du dossier du Sahara marocain? Sur cette question, la France ne s’est pas encore positionnée clairement. On n’attend pas d’elle qu’elle suive pour le moment l’exemple des Etats-Unis dans sa reconnaissance de la souveraineté marocaine sur son territoire, mais elle peut envoyer des signaux en appui au plan d’autonomie.
Mohamed CHAOUI